« Si au mois d’août, vous étiez encore à Nohant, nous pourrions réaliser notre ancien projet de festival à Châteauroux » écrivait Franz Liszt à George Sand, un jour de printemps 1844. Si le romantisme a toujours été aux portes de Châteauroux grâce à la « Bonne Dame de Nohant » il est plus que jamais présent dans la ville depuis la création du festival des Lisztomanias en 2002. Unique en Europe, cet événement, comme un hymne à la musique romantique dont Liszt avait rêvé, Jean-Yves Clément – directeur artistique du festival – l’a créé.
Chaque année, à la fin du mois d’octobre, quand à Châteauroux la verdure se pare de ses couleurs fauves et que les premiers accords de l’automne résonnent dans la ville, celle-ci vit au rythme de l’œuvre de Liszt, ce grand compositeur hongrois et artiste visionnaire.
Concerts, conférences, impromptus, cafés concerts, ateliers pour les enfants sont autant d’instants à vivre et partager en présence d’artistes de renommée internationale et de jeunes virtuoses dans un esprit de générosité et d’échange, si cher à Liszt. Son ombre n’est ainsi jamais bien loin durant ces cinq jours, et ce, jusque dans les master classes organisées par l’académie qui porte son nom. Celle-ci participe à la formation et au perfectionnement de jeunes talents, se faisant ainsi la digne héritière des valeurs de partage et de pédagogie qui caractérisaient si bien le prodige hongrois.
Du 19 au 27 octobre 2018, la 17e édition des Lisztomanias de Châteauroux dédiée à L’Orient de Liszt évoquera une métaphore de l’esprit sans limite de Liszt. Elle exprimera aussi une réalité : les concerts que le compositeur hongrois donna devant le grand Sultan, à Constantinople, aujourd’hui Istanbul, en 1847 et qui sonnèrent la fin de sa carrière de virtuose.
L’Orient c’est aussi la métaphore de L’Ailleurs pour tous les romantiques, de Chateaubriand à Hugo, sans oublier Lamartine, Nerval, Flaubert ou Delacroix. Mais c’est aussi, pour Liszt, celui de la Russie et de ses musiciens, tels Borodine ou Tchaikovsky.
Mais l’Orient c’est aussi celui, plus lointain, de Claude Debussy, dont l’œuvre fut incontestablement influencée par Liszt. Cette année 2018 marque en effet les 100 ans de sa disparition. Smetana, Johann Strauss et d’autres, honoreront ainsi avec eux, aux côtés de Liszt, l’univers et les charmes de ce patrimoine musical d’Europe centrale.
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